PASSAGES
EXPO collective DU 8 AU 25 / 09 2022
AUX ATELIERS DU VENT À RENNES
Miroir O Mon Beau Miroir
(bois, tapisserie, miroir sans tain, logiciel audio, crayon de couleur, vent et chuchotements. 2022)
- Un volet mal arrimé qui bouge (cf. Le Vent se Lève)
- Un miroir ovale au cadre baroque.
- Un visage apparaissant puis disparaissant dans la pénombre. Dans un mouvement assez similaire à celui du volet.
- Une tapisserie criblée de trous, d’une teinte sinistre, plus ou moins organique.
-Les bruits mêlés du vent et de voix chuchotées.
Cet ensemble - à l’aspect de décor - « affleure », à la lisière de deux mondes.
Le volet, mû par le bruit du vent (et non par le vent…), dans son mouvement de va-et-vient, oscille entre une position ouverte et fermée; mais il s’agit d’un va-et-vient entre ce dont on se souvient et ce qu’on oublie. Un souvenir qui émerge puis qui s’évanouit. De la même façon, un visage apparaît au fond du miroir, comme un mirage ou une réminiscence réveillés par des chuchotements.
Ce volet irrationnel est une fiction.
Articulation entre les mondes rationnel et irrationnel, entre le conscient et l’inconscient, l’ordre et le chaos. Comme les synapses de la mémoire, il cache ou laisse entrevoir. Battu par les vents - éruptifs et imprévisibles - il est une figure qui surgit de l’enfance.
Le vent souffle en tempête. À flux tendu. Les voix voient. Comme le miroir elles décrivent ce qu’elles scrutent : des physiques.
Une cible qu’on n’atteint jamais.
Le mouvement perpétuel du volet le « fige » dans une dimension autre; une dimension fantasmée, une réalité onirique ou mythique.
Le cadre ovale du miroir, colorié, renvoie à cette même dimension parallèle; et sa forme baroque suggère le miroir des contes, comme le titre explicite.
Des trous, impacts de balles (?) de pacotille ont criblé le pourtour du miroir sans jamais l’atteindre.
Fiction donc, mais qui joue avec le présent du visiteur, sa présence face au miroir. Celui-ci joue double-jeu puisqu’il est « sans tain », miroir-espion qui voit autant que l’on s’y voit, l’apparition spectrale étant plus vivante et indiscrète qu’on pourrait le croire.